vendredi 2 juin 2023

café scientifique

Cafe Scientifique is a place where, for the price of a cup of coffee or a glass of wine, anyone can come to explore the latest ideas in science and technology. Meetings take place in cafes, bars, restaurants and even theatres, but always outside a traditional academic context.

  • The first Cafes Scientifiques in the UK were held in Leeds in 1998. From there, cafes gradually spread across the country. Currently, some seventy or so cafes (in the UK) meet regularly to hear scientists or writers on science talk about their work and discuss it with diverse audiences.

Cafe Scientifique is a forum for debating science issues, not a shop window for science. We are committed to promoting engagement with science and to making science accountable.

Source : café scientifique website

Je faisais partie de l'équipe de ces cafés, j'ai écrit les comptes rendus de nos rencontres et j'ai assisté aux conférences des bars de la science, à l'université de Lyon II, où l'établissement scientifique français avait un tout autre point de vue, que l'on peut appeler "la vulgarisation de la science", plutôt que sa mise en cause, qui perdure, j'ose dire, jusqu'à aujourd'hui. Prenons les écrits sur ce site de l'écowiki comme des tentatives d'auto-critique fidèles à l'esprit qui a animé les premiers cafés ...

la théorie des catégories


les marges, les cellules, les alvéoles, les franges d’interférence, les parois – osmotiques, perméables, semi-perméables, les marges, lisières et ornières, les rives, ponts et tunnels

Si tous ces catégories ont un point en commun, c’est que ce sont des visualisations conceptuelles ou analytiques du passage de l’information, des « formes » qui créent les paramètres de l’écoulement de l’information, de l’informatique.

Pour un « informaticien » qui travaille dans le numérique, les formes sont des abstractions, l’ordinateur est un « multitool », c’est ce que l’on appelle les logiciels qui créeront les formes et les structures – les « catégories ».

Mais à un niveau plus profond, ce n’est pas nécessairement le cas, la disponibilité d’un architecture physique économe en ressources, par exemple un processeur qui a plusieurs circuits en parallèle, permettra de traiter l’information visuelle en temps réel, parce qu’elle intègret une architecture qui accommode la rapidité, tout comme le système nerveux d'un poisson comme la truite.

Les limites (les paramètres) du système seront donc parfois quantitatives, parfois structurelles, et en vérité, toujours un mélange des deux.

Pour comprendre un système, il suffit d’en faire partie.

le modèle : fourmilière

C’est une hypothèse. La fourmi vaque à ses courses, ne connaissant qu’une partie infime de l’ensemble informationnel, le nid dont elle fait partie. Mais regardons le verre à moitié plein – elle est rigoureusement dans un contexte de « need-to-know » - elle n’a d’information que ce dont elle a momentanément besoin. Sa « mémoire » n’existe, en grande partie, qu’en dehors d’elle-même, ce sont des traces phéromonales codées, laissées par tous les fourmis qui passent. De nouveau, cette information, linéaire l’on peut dire, se concentre localement, n’est présent que localement, et de manière éphèmère.

C’est vraiment très efficace.

Chaque cerveau humain peut atteindre des sommets de conceptualisation, par analogie, par allégorie, par des mots qui, comme dans la théorie des catégories, ont une réalité mathématique et conceptuelle traitable, par des équations.

Un humain, dans sa tête, peut tenter de faire un modèle du monde entier, universel, peut comprendre, par analogie, « comment ça marche ». Il a la tête pour ça.

On peut supposer qu’un fourmi « ne pense pas comme ça » - il n’a pas l’appareil neuronal adapté à cette tâche, que l’on appelle, souvent, et à tort, la pensée abstraite.

Il faut chercher cette capacité cognitive de la fourmi ailleurs, dans le collectif. D’autant plus que ce raisonnement collectif est fait des « raisonnements physiques » des parties constituantes, des actes de chaque membre de l’ensemble, des tracées laissées par chaque membre de l’ensemble, des seuils de détectabilité de ces tracées, de la coïncidence dans l’espace-temps des membres de cette sororité. La fourmi est l’une des « antennes » de la colonie, tout comme ses propres antennes servent à l’informer. Les colonies sont des comptoirs dans l’évolution chronologique et spatiale de l’espèce, à un autre niveau de logique combinatoire.

La cohérence de l’ensemble, imbriqué dans son « environnement », est particulièrement forte, dans le cas des insectes sociales.

La cohérence de l’ensemble des humains s’explique à travers l’internalisation marquée de ces mécanismes. Chaque individu de l’espèce a sa « carte mentale ». La carte mentale peut s’extérioriser, devenant une carte sur papier, ou sur un téléphone portable. Les concepts sont donc communicables, le langage est l’un des codages qui rendent possibles ces faits d’armes intellectuels, dans chacun des petits ordinateurs que nous sommes.

On internalise les instructions, les modes d’emploi, les normes, les étiquettes, … et on les extériorise, pour les internaliser, pour les extérioriser, ...

Et souvent, comme les fourmis, on se laisse emporter par la pensée des autres, bercer
par notre certitude, notre foi dans la légitime idéologie d'une masse culturelle, sans boussole, à part la loi du plus grand nombre, ...

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