lundi 19 juin 2023
Le paradoxe est ... que ce dont a le plus peur le gouvernement, c'est qu'une infrastructure écologique de grande envergure commence à exister. C'est pour cela qu'il fait tout pour envéniner la situation et mettre tout le monde à dos. Pour ne pas parler de, et surtout ne pas être obligé à agir sur le fond. Il a peur que c'est comme ça qu'on perd des élections.
Pour répondre à la crise écologique, il faut faire vivre les solutions réelles – c'est la meilleure manière de les proposer et de convaincre. (Ré-écouter : Notre-Dame-des-Landes : la ZAD après la bataille). Souvent, c’est l'activisme réactionnaire qui prime. C’est plus “simple” et cela fait quand même des rassemblements de gens. On réagit contre un tel projet pharaönique, tel exemplaire particulièrement marquant des excès industriels, pour marquer des points médiatiques et augmenter la pression sur le gouvernement.
Cela ne suffit pas et peut même servir de contre-exemple. Au bout d’un moment, cela se dissipe, si ce n’est que parce que seulement une infime proportion de ceux qui se massent pour telle manif. ou occupation peuvent rester sur place. Et on a appris qu'il ne faut pas attendre de nos gouvernants, ni de nos administrateurs, de prendre le premier pas. C'est un changement systémique qu'il faut, et le système actuel n'est pas fait pour cela.
C’est à nous de le faire, chacun à son échelle organisative – ou au moins chaque personne qui participe à ces actions “contre”.
On dira que les gens qui pensent de cette manière sont contre l'autorité de l'état, même l’autorité tout court. Mais en démocratie, l'état n'est censé agir que sous l'autorisation du peuple. Et le peuple souverain à donc affaire au peuple souverain, d'abord.
Il faut convaincre le peuple (nous-mêmes) que le changement radical est possible, pour que tout un monde meilleur se mette en oeuvre.
Il faut réinsuffler la confiance, là où la confiance manque - et dans le bon sens. Le peuple uni. Pas les uns contre les autres. Si nous ne pouvons pas prêter confiance aux solutions techniques, c'est qu'elles existent déjà, pour les uns, mais pas pour les autres, et cela empire la situation, avec des conflits sociaux, des conflits armés qui font éruption partout. A en entendre parler, on croirait que le monde serait meilleur si nous étions tous riches, alors que c'est l'abus qu’engendre ce surplus de richesse qui nous a mis dans cette impasse.
Il faut proposer des solutions applicables à tous nos intérêts. C'est même le plus dur, faire durer nos actions, les étendre géographiquement, pour que l’impact écologique soit sur toute la surface de la France, et pas juste dans quelques ilôts.
Aux Soulèvements de la Terre, on projète de faire des convois, avec des tracteurs, qui, en suivant les confluents des bassins fluviaux, atteignent Paris. On construit un maillage du territoire où, dans chaque lieu où il y a un comité, on recevra ceux du convoi, en bon ordre.
Pourquoi ne pas faire un pas de plus en avant ? Voyager sans fossile, construire des circuits d'hospitalité permanents et de longue durée, permettant à une autre infrastructure, sans voitures, mais avec convivialité et jardins vivriers, d'émerger, à toutes les échelles locales ? Comme ça, les convois serviront à créer de l'infrastructure dans la durée, comme à la ZAD ?
Pourquoi ne pas faire nous-mêmes, pour du vrai, ce que nous reclamons au gouvernement ? Un convoi n'est qu'un début, c'est donc une opportunité. Pour que le peuple puisse vraiment ressentir de nouveau espoir et confiance, il faut lui créer une enveloppe, dès maintenant, un mode de vie vivable, sans hyperconsommation.
Y inclus dans les transports et les communications. On pourrait même dire, surtout dans les transports et les communications. Les vrais obstacles sont humains. Ils sont sociaux et économiques. Nos emplois du temps sont tellement chargés que nous avons de plus en plus de mal à nous réunir, librement.
note explicatoire : l'analyse réproduite ici a été envoyé à la liste locale de soulèvements de la terre, mais pas publiée sur la liste.
Si vous me permettez, le premier pas dans la mutualisation des luttes – leur coordination informationnelle – passe par l’utilisation de cette liste de mailing pour nous informer. Jusqu’à là, nous pouvons constater que ce n’est pas vraiment le cas, plein de petits messages qui cherchent de l’orientation. Très vite, on est dans le management de crise, un événement “hyper-important” auquel “on” a donné la priorité surgit, un autre, etc., on ne raisonne plus en termes de donner de la structure et de la lisibilité à la convergence des luttes.
note: maintenant je comprends mieux sa non-publication - ce que je prédis vient de se passer! Mot d'ordre: Tous à manifester devant la Préfecture demain à 19h (j'écris ceci le mardi 20 juin 2023)
Si c’est le cas, c’est probablement lié à ce qu’il y a d’autres listes de mailing et télégraphes arabes qui servent cette fonction, entre activistes qui se sentent surchargés. En plus, étant eux-mêmes en position de discuter longuement de stratégie, ils ne sentent pas le besoin de présenter des raisonnements à un public plus large. Ou que la semi-clandestinité figure haut dans la priorité des activistes. Mais la clandestinité, c’est comme Protonmail, cela permet de cibler ceux qui se veulent clandestins. Ce n’est pas une méthode “ZAD”, qui est plutôt de perdre les clandestins dans la masse.
Pareil pour les réunions en présentiel. Pour les personnes clés, ils peuvent juste consulter leurs emplois de temps et dire s’ils peuvent être là, ou non. Très vite, ces réunions sont accordées selon la disponibilité et la motivation personnelle des personnes déjà en immersion dans la problématique de tous les jours. Et les autres … ?
Ces modèles sont connus. Ils n’ont pas réussi à mobiliser une grande partie de la population, ce qui, étant donnée la sévérité de la crise écologique, démontre plutôt leur inefficacité à générer des mouvements forts et qui croissent. En plus, les gens de la ZAD ont massivement et clairement exprimé leur volonté de voir la ZAD PARTOUT, c’était notre slogan, après avoir gagné les batailles clés. Mais pour cela il faut une véritable infrastructure et modèle socio-économique, des transports doux, des lieux d’hébergement et de travail vivrier reliés …
Alors que, actuellement, l’adéquation s’adresse aux activistes et organisations déjà actives – logiquement, tant que l’on est dans une attitude défaitiste – mais il faut toujours planifier la potentielle réussite, pour cela on est là, non ?
De nouveau, dans l’interview après le film “Du feu jaillit l’Eau” sur les mégabassines, on a spécifiquement identifé la difficulté de gérer 10 ou 20 000 nouveaux participants avec une orga de 60 personnes. Il faut des méthodes où la logistique croît, gracieusement, avec le nombre. On peut observer qu’une population déjà active aura peu de temps disponible pour des activités en plus. Alors que d’habitude, l’emploi de temps collectif s’adapte aux exigences d’une population pour laquelle ce ne sont que des activités sporadiques, à la péripherie de leur quotidien. Ce n’est pas la recette pour augmenter l’envergure de ces mouvements. Non, il faut une organigramme qui prévoit d’être pour et avec les actifs sur le terrain, à temps complet, qui en font leur vie.
J’ai proposé, dès la première réunion aux gradins de Montcalm, d’en faire un rdv, un point de rassemblement hebdomadaire, qui permette à plusieurs groupes de travail de travailler et communiquer en présentiel et à plusieurs. Comme cela, on sait au moins que ceux qui ne sont pas dispos ne sont pas dispos et que ceux qui sont là, le sont …
J’ai bien peur – à moins que les membres des groupes clés à Montpellier donnent l’exemple de mettre la cause générale devant l’aggrandissement de chaque groupe, et de son pouvoir relatif – que l’on sera dans un scénario comme avant, avec très peu d’accessibilité réelle et beaucoup de questionnements sur la forme politique que cela peut assumer.
note: multiples formes génériques de mouvement et d'infrastructure écologique doux sont discutés sur www.inecodyn.fr
ZAD Par Tous !
Le paradoxe est ... que ce dont a le plus peur le gouvernement, c'est qu'une infrastructure écologique de grande envergure commence à exister. C'est pour cela qu'il fait tout pour envéniner la situation et mettre tout le monde à dos. Pour ne pas parler de, et surtout ne pas être obligé à agir sur le fond. Il a peur que c'est comme ça qu'on perd des élections.
ZAD Par Tous - document de discussion
Pour répondre à la crise écologique, il faut faire vivre les solutions réelles – c'est la meilleure manière de les proposer et de convaincre. (Ré-écouter : Notre-Dame-des-Landes : la ZAD après la bataille). Souvent, c’est l'activisme réactionnaire qui prime. C’est plus “simple” et cela fait quand même des rassemblements de gens. On réagit contre un tel projet pharaönique, tel exemplaire particulièrement marquant des excès industriels, pour marquer des points médiatiques et augmenter la pression sur le gouvernement.
Cela ne suffit pas et peut même servir de contre-exemple. Au bout d’un moment, cela se dissipe, si ce n’est que parce que seulement une infime proportion de ceux qui se massent pour telle manif. ou occupation peuvent rester sur place. Et on a appris qu'il ne faut pas attendre de nos gouvernants, ni de nos administrateurs, de prendre le premier pas. C'est un changement systémique qu'il faut, et le système actuel n'est pas fait pour cela.
C’est à nous de le faire, chacun à son échelle organisative – ou au moins chaque personne qui participe à ces actions “contre”.
On dira que les gens qui pensent de cette manière sont contre l'autorité de l'état, même l’autorité tout court. Mais en démocratie, l'état n'est censé agir que sous l'autorisation du peuple. Et le peuple souverain à donc affaire au peuple souverain, d'abord.
Il faut convaincre le peuple (nous-mêmes) que le changement radical est possible, pour que tout un monde meilleur se mette en oeuvre.
Il faut réinsuffler la confiance, là où la confiance manque - et dans le bon sens. Le peuple uni. Pas les uns contre les autres. Si nous ne pouvons pas prêter confiance aux solutions techniques, c'est qu'elles existent déjà, pour les uns, mais pas pour les autres, et cela empire la situation, avec des conflits sociaux, des conflits armés qui font éruption partout. A en entendre parler, on croirait que le monde serait meilleur si nous étions tous riches, alors que c'est l'abus qu’engendre ce surplus de richesse qui nous a mis dans cette impasse.
Il faut proposer des solutions applicables à tous nos intérêts. C'est même le plus dur, faire durer nos actions, les étendre géographiquement, pour que l’impact écologique soit sur toute la surface de la France, et pas juste dans quelques ilôts.
Aux Soulèvements de la Terre, on projète de faire des convois, avec des tracteurs, qui, en suivant les confluents des bassins fluviaux, atteignent Paris. On construit un maillage du territoire où, dans chaque lieu où il y a un comité, on recevra ceux du convoi, en bon ordre.
Pourquoi ne pas faire un pas de plus en avant ? Voyager sans fossile, construire des circuits d'hospitalité permanents et de longue durée, permettant à une autre infrastructure, sans voitures, mais avec convivialité et jardins vivriers, d'émerger, à toutes les échelles locales ? Comme ça, les convois serviront à créer de l'infrastructure dans la durée, comme à la ZAD ?
Pourquoi ne pas faire nous-mêmes, pour du vrai, ce que nous reclamons au gouvernement ? Un convoi n'est qu'un début, c'est donc une opportunité. Pour que le peuple puisse vraiment ressentir de nouveau espoir et confiance, il faut lui créer une enveloppe, dès maintenant, un mode de vie vivable, sans hyperconsommation.
Y inclus dans les transports et les communications. On pourrait même dire, surtout dans les transports et les communications. Les vrais obstacles sont humains. Ils sont sociaux et économiques. Nos emplois du temps sont tellement chargés que nous avons de plus en plus de mal à nous réunir, librement.
Spécificités groupales
note explicatoire : l'analyse réproduite ici a été envoyé à la liste locale de soulèvements de la terre, mais pas publiée sur la liste.
Si vous me permettez, le premier pas dans la mutualisation des luttes – leur coordination informationnelle – passe par l’utilisation de cette liste de mailing pour nous informer. Jusqu’à là, nous pouvons constater que ce n’est pas vraiment le cas, plein de petits messages qui cherchent de l’orientation. Très vite, on est dans le management de crise, un événement “hyper-important” auquel “on” a donné la priorité surgit, un autre, etc., on ne raisonne plus en termes de donner de la structure et de la lisibilité à la convergence des luttes.
note: maintenant je comprends mieux sa non-publication - ce que je prédis vient de se passer! Mot d'ordre: Tous à manifester devant la Préfecture demain à 19h (j'écris ceci le mardi 20 juin 2023)
Si c’est le cas, c’est probablement lié à ce qu’il y a d’autres listes de mailing et télégraphes arabes qui servent cette fonction, entre activistes qui se sentent surchargés. En plus, étant eux-mêmes en position de discuter longuement de stratégie, ils ne sentent pas le besoin de présenter des raisonnements à un public plus large. Ou que la semi-clandestinité figure haut dans la priorité des activistes. Mais la clandestinité, c’est comme Protonmail, cela permet de cibler ceux qui se veulent clandestins. Ce n’est pas une méthode “ZAD”, qui est plutôt de perdre les clandestins dans la masse.
Pareil pour les réunions en présentiel. Pour les personnes clés, ils peuvent juste consulter leurs emplois de temps et dire s’ils peuvent être là, ou non. Très vite, ces réunions sont accordées selon la disponibilité et la motivation personnelle des personnes déjà en immersion dans la problématique de tous les jours. Et les autres … ?
Ces modèles sont connus. Ils n’ont pas réussi à mobiliser une grande partie de la population, ce qui, étant donnée la sévérité de la crise écologique, démontre plutôt leur inefficacité à générer des mouvements forts et qui croissent. En plus, les gens de la ZAD ont massivement et clairement exprimé leur volonté de voir la ZAD PARTOUT, c’était notre slogan, après avoir gagné les batailles clés. Mais pour cela il faut une véritable infrastructure et modèle socio-économique, des transports doux, des lieux d’hébergement et de travail vivrier reliés …
Alors que, actuellement, l’adéquation s’adresse aux activistes et organisations déjà actives – logiquement, tant que l’on est dans une attitude défaitiste – mais il faut toujours planifier la potentielle réussite, pour cela on est là, non ?
De nouveau, dans l’interview après le film “Du feu jaillit l’Eau” sur les mégabassines, on a spécifiquement identifé la difficulté de gérer 10 ou 20 000 nouveaux participants avec une orga de 60 personnes. Il faut des méthodes où la logistique croît, gracieusement, avec le nombre. On peut observer qu’une population déjà active aura peu de temps disponible pour des activités en plus. Alors que d’habitude, l’emploi de temps collectif s’adapte aux exigences d’une population pour laquelle ce ne sont que des activités sporadiques, à la péripherie de leur quotidien. Ce n’est pas la recette pour augmenter l’envergure de ces mouvements. Non, il faut une organigramme qui prévoit d’être pour et avec les actifs sur le terrain, à temps complet, qui en font leur vie.
J’ai proposé, dès la première réunion aux gradins de Montcalm, d’en faire un rdv, un point de rassemblement hebdomadaire, qui permette à plusieurs groupes de travail de travailler et communiquer en présentiel et à plusieurs. Comme cela, on sait au moins que ceux qui ne sont pas dispos ne sont pas dispos et que ceux qui sont là, le sont …
J’ai bien peur – à moins que les membres des groupes clés à Montpellier donnent l’exemple de mettre la cause générale devant l’aggrandissement de chaque groupe, et de son pouvoir relatif – que l’on sera dans un scénario comme avant, avec très peu d’accessibilité réelle et beaucoup de questionnements sur la forme politique que cela peut assumer.
note: multiples formes génériques de mouvement et d'infrastructure écologique doux sont discutés sur www.inecodyn.fr
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