mercredi 5 juillet 2023

Stratégie


( Discussion stratégique éditée )


Pour répondre aux points soulevés:

"La mission de notre groupe était dans un premier temps de proposer des outils qui soit à peu près sécurisés."

Précisement. C'était le mauvais point de départ. Et c'était pour cela que vous n'avez pas pensé à:

"Face à l'arsenal policier et au renforcement de la répression, les activistes doivent, selon lui, « désapprendre à se croire en sécurité sur internet même s'ils pensent avoir de bons outils. On devrait plus faire attention à ce que l'on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle. »"

"à peu près securisé", cela veut dire garanti a semer la confusion la plus totale entre nous, sans pour une seule seconde empecher les forces securitaires de savoir tout sur nous. Au contraire, ...

Notez qu'en citant cette autorité, je démontre que ce n'est pas "moi", tout seul, qui le pense, je vous apporte des informations, connus de certains d'entre nous depuis des années. Je rajoute que vos communications par portable, depuis environ 2012 et encore avant, sont déjà toutes enmagasinés dans des banques de données et permettent déjà de savoir avec qui vous vous communiquez et avec qui vous vous associez, depuis des années, dès que vous attirez l'attention, maintenant, avec ou sans téléphone.

Cette liste est ouverte, profitons-en - et créons ici, à Montpellier, un média polémique et informé, pas juste un organe de propagande. Je transcris et corrige déjà les écrits qui apparaissent sur cette liste, sur le site inecodyn. Ce qui peut aider à éviter la pression sur les listes.

"des exemples très concrets de ce à quoi tu aspires en pratique "sans numérique" pour le comité local, en prenant en compte aussi toute la diversité des personnes et des niveaux d'investissement possible."

D'abord, permettre à ceux qui sont disposés à faire de ces luttes l'un des points centraux de leurs vies, la possibilité d'avancer, ensemble, au pas le plus rapide, sans attendre ceux qui sont moins dispos. En ayant des points rencontres plus informels mais reguliers, ou plusieurs groupes sont là en même temps, en marchant ensemble d'un point à autre, par exemple pour faire la cuisine populaire, on obtient le maximum de participation structurée - sans aucun besoin de structure bureaucratique, ou de comités d'urgence non-démocratiques.

Cela n'empêche en rien à d'autres gens de se tenir informés, ou d'envoyer un représentant qui les représente. Mais il faut arrêter de faire que la queue branle la tête du chien (the tail wags the dog), c'est-à-dire que des gens déjà très occupés s'arrangent des réunions à leur convénience qui varient, ou se lancent dans la planification d'événements énormes qui occupent toutes les énergies des gens, laissant plusieurs d'entre nous aux marges.

Pour ma part, par un hasard de naissance, j'ai été beaucoup dans les luttes écologiques et sociales, en Angleterre, en France et en Amérique Latine, suffisamment pour pouvoir observer les méthodes qui ont marché et celles qui ont échoué. Les Road Protests des années 90 en Angleterre ont été massives, ont complètement pénétré la culture de ce que l'on va appeler la ZAD, en France, des années 2010, et ont finalement échoué, manifestement, face à la magnitude du défi climatique et biodiversifique.

Les méthodes Zapatista se sont montrés plus résilients, mais ont fini par céder, partiellement, face à un monde qui n'est pas régi par des normes écologiquement fondés.

Et je veux que l'on gagne. Toutes les mises en cause que je fais, je les ai d'abord appliqué à moi-même, rigoureusement.

Mon premier conseil, ce serait de ne pas devenir sectaire. Deux ou trois personnes ont déjà essayé de me souhaiter le bienvenu dans le mouvement, le mouvement dont je fais partie depuis au moins quarante ans, je n'ai pas été très poli non plus en leur répondant. J'ai vu les mêmes personnes courir pour être pris en photo devant le drapeau, pour la postérité.

Comme ancien de la ZAD de Nantes, je sais que ceux qui ont vraiment montré du courage sont souvent des inconnus qui ne cherchent même pas à être connus et qui n'ont que faire des mécanismes illisibles des AGs et de la bureaucratie. Hier soir, on est allé plus loin, on a suggéré que si j'étais contre les soulèvements de la terre, pourquoi est-ce que j'étais là? Une autre personne a prétendu que puisqu'elle représentait un groupe de vingt personnes, elle avait plus de légitimité qu'un simple individu pour parler. Pour moi, nous n'avons aucune légitimité démocratique parce que nous ne sommes pas assez nombreux.

Non-sectaire, cela veut dire aussi "essayer de maintenir une atmosphère de non-conflit politicien". Ces groupes doivent être exemplaires dans le non-abus du pouvoir relatif. Or, ils ont tendance à regarder beaucoup vers le haut et pas vers le bas, ils sont de fait discriminatoires contre les plus démunis.

Et ne nous trompons pas - les décisionnaires savent exactement de quoi je parle, de la distinction entre un groupe qui consiste en représentants associatifs et politiques, et un groupe où les individus sont admis en tant qu'individus. Actuellement, à Montpellier, le groupe Oulala le lien paraît dominer et impose son agenda sur tout, avec le même mécanisme de comités d'urgence. Les différentes réunions auxquelles j'ai assisté ont vu les mêmes gens, à répétition, agir comme décisionnaires, pour ensuite prétendre que chaque assoc. et chaque groupement était distinct. Au niveau sécuritaire, cela ne signifie rien du tout, une association de malfaiteurs ne s'affiche jamais et ne sera pas, pour autant, moins poursuivi. Dans les réunions, l'ordre de jour est prédéterminé, sans discussion, et tout sujet additionnel est mis à la fin, si l'on veut bien.

Lorsqu'on regarde oblectivement le scénario, on voit qu'il est presque impossible de parler de stratégie générale, sauf à huis clos, entre des interlocuteurs qui s'auto-choississent et s'auto-confirment. Ce n'est pas pour dire qu'on n'en parle pas, mais qu'on le fait dans l'entre soi, sans respecter la démocratie participative qui permettrait que de nouvelles idées percent la conscience des gens. Les réunions plénières, jusqu'à là, sont de simples exercices de répétition de ce qu'ont fait et de ce que vont faire les associations (les quelques personnes) déjà actives.

Mais il est absolument critique de développer une auto-organisation qui intègre des dizaines et des centaines d'actifs. La méthode d'organisation présente cessera d'exister dès qu'il y a un peu de succès et que les nombres augmentent. Il faut planifier pour ce succès potentiel.

Bon, pour ceux qui n'ont pas encore cessé de lire, ... je peux dire que, heureusement, à la ZAD de Nantes, cela n'a pas toujours été le cas, et que j'ai vu avec étonnement qu'on a commencé immédiatement à mettre en oeuvre les quelques propositions clés que j'ai avancé.

Exemples: On a Le chemin "Ho Chi Minh" (je lis ses oeuvres en ce moment) c'est à dire la création d'un sentier non-marqué et dans ce cas accessible seulement à pied, le long des 27km, indépendant de l'accès routière, c'en était un. L'utilisation de caillebotis et de caillebotis inondables en était une autre, pour protéger contre les mares de boue et la destruction de la nature que notre présence imposait - exactement comme dans les tranchées. L'abandon total des portables et l'utilisation de messagers entre les différents points de guet, un autre. Avoir des "marchés" rotatifs, accueillis chaque semaine par un campement différent, en était un autre. Aujourd'hui, il paraît que cela s'est résédentarisé, autour de la vacherie.

Lorsque certains des pouvoirs en place à la ZAD ont tenté de me menacer de violence, les combattants m'ont protégé, ce qui m'a fait incroyablement de bien. Le problème avec ce milieu anti-état, c'est qu'il peut vite tomber dans les mains de démagogues et de personnes ambitieuses qui font n'importe quoi. Cela n'a pas marché à la ZAD, au moins pendant la période de la plus grande massification du mouvement (dans les mois précédant la marche "ZAD Partout" sur Nantes et le "Festi-ZAD"), parce que les plus "charismatiques" avaient horreur de l'inéquité et ont mis aux marges les "centriques" qui avaient la main-mise sur les réunions, et que les "fantassins" du mouvement étaient contre toute hiérarchie. Ce n'est pas ce que vous entendrez, de ceux qui sont restés à cette ZAD ou dans le mouvement "constitué". Mais, démocratiquement, c'est une réalité. La ZAD a été gagnée, en grande partie, par des "anciens" de 22 ans des émeutes à Paris de 2005.

Actuellement, on est en train de proposer une série de "Road Protests" autour de la France pour octobre, c'est-à-dire la recette des années 1990 en Angleterre, en partie émulée dans les années 2010 en France. Soulèvement a déjà signalé un grand convoi qui déscend sur Paris, avec tracteurs! Les tracteurs, c'est une manière de simplifier la logistique et de ne pas mettre à dos les "paysans", héritiers du mouvement de Larzac des années 1970!

A Nimes, je notes avec intérêt, on propose de faire un convoi local, ce qui commence à me donner de l'espoir. Ici, on a déjà rejeté l'idée, sans discussion. Il faudrait, pour moi, le faire totalement sans voitures, sans lithium, sans essence et sans portables, si l'on veut être crédible, écologiquement et socialement. Pour cela, il faut avoir déjà une logistique de chemins réguliers de marche - ou pour vélo.

Les implications sont énormes - comme pour la société en générale - la conversion écologique nécessaire, urgente, implique de remplacer les routes à voiture par le transport humain. Il serait tout simplement absurde que nous ne prenions pas le devant, en tant que mouvement écologique, dans nos pratiques. Les "convois" devraient être sans appui logistique véhiculaire.

Or, toutes ces luttes contre les "grands projets inutiles" ont, jusqu'à là, étaient presque totalement dépendants du transport motorisé à grande distance, pour converger sur un point focal - une ZAD. ZAD Partout a été la réaction tout-à-fait logique de ceux qui ont expérimenté cette technique, mais qui n'a pas été adopté. Résultat, ils se sont trouvés complètement coupés des actions une fois repartis chez eux. Actuellement, on propose de bouger des militants d'un bout de la France à l'autre en voiture, pour assurer le nombre de participants. Très mauvaise idée. Il faut de l'essence - de l'argent, donc, et on est débordé, logistiquement, dès que l'on a un peu de succès.

Ceux qui ont vraiment fait la différence à la ZAD venaient des banlieues pauvres de Paris, vivaient dans des conditions épouvantables sur place, ne pouvaient pas quitter la ZAD, sans voiture, tout en voyant des gens plus riches entrer et sortir à leur grè. Depuis, ce sont ces gens riches et bien connectés qui sont restés en contact, sans les classes populaires qui ont gagné l'affaire.

Pour qu'on ait un mouvement qui dure dans le temps, il faudrait donc une logistique qui dure dans le temps et qui est socialement équitable. Je propose de régulariser nos mouvements, au point que ces mouvements humains physiques constituent l'infrastructure de communication et de transport durables. A ce moment-là, les pauvres, et pas seulement les classes moyennes, peuvent s'y investir et peser dans le processus décisionnaire. Là où ils sont. A la campagne, par exemple.

Ici à Montpellier, je suis persuadé qu'il y a suffisamment d'élus et d'administratifs de la métropole qui cherchent sincèrement à trouver des groupes solides pour prendre en charge les diverses terres en friche et en intercalaire autour de la métropole. Je propose d'en créer des gîtes de passage - près des marchés, qui permettent d'offrir réfuge et travail à ceux qui viennent à pied ou à vélo. J'ai déjà eu suffisamment de contact avec des responsables pour savoir que cela serait faisable. Je cherche à stimuler la création d'un groupe qui réunira cette information, qui prendra les contacts et qui passera à l'acte - et vite. De cette manière, on pourrait relier, regulièrement, le centre de Montpellier avec les banlieues, les banlieues avec le périurbain, le périurbain avec le rural - se solidariser.

Dans les road protests, en Angleterre, on a pris comme modèle les Diggers du 17ième siécle, qui ont occupé des terres agricoles à l'abandon près de Londres, sans demander à personne, pour pouvoir vivre de leur travail vital. Dans le contexte actuel, en France, la destruction des squats et la stigmatisation des ZADs ne donne pas cette possibilité - et d'ailleurs, je trouve que le gouvernement a réussi à déstabiliser la gauche en général par sa stigmatisation et illégalisation de la désobéissance civile, depuis Hollande.

Mon objectif serait de rephysicaliser, relocaliser, ré-intégrer, en présentiel regulier, les plusieurs acteurs, et de cette manière accommoder la présence (inévitable) de plusieurs "étrangers", ancrés dans le tissu local et solidaires avec le peuple. En ce moment, on est en train de suivre le modèle américain d'isolement des quartiers riches et bien-séants des milieux populaires. Je parle, bien sûr, de la métropole, je n'ai que faire des quelques agriculteurs capitalistes qui ont pris possession de nos campagnes - à moins qu'ils ouvrent leurs portes, et leurs champs, aux dépossédés, cantonnés jusqu'à ici dans des quartiers denses et populaires "chauffés à blanc".

Ceci pour attaquer, frontalement, le problème d'une ZAD "hors sol" qui crée une antipathie viscérale entre "gens du coin" et "ZADistes", comme cela s'est passé à la ZAD de Nantes et bien d'autres. Avec des militants d'extrème gauche téléportés de tous les coins de la France et plus loin en voiture, ce n'est pas étonnant. J'ai été franchement très perturbé d'entendre parler, hier soir, par des bribes et des brins, du niveau de confrontement physique entre "la jeunesse du coin" et, par exemple, des groupes Coord'Eau/Ou la la venus manifester devant des instances décisionnaires sur la gestion de l'eau, sur les mégabassines, etc., dans des petites villes de campagne de l'Hérault autour de Montpellier. Je n'ai "que faire", de nouveau, de ce populisme de riches qui existe à la campagne et qui risque de nous faire virer à l'extrème droite. Les agriculteurs de bonne conscience savent déjà de quoi ça traite et sont avec nous, s'ils peuvent l'être, économiquement. A nous de leur apporter notre force de travail et soutien.

Pendant que le temps de l'action possible s'écoule, j'observe ce phénomène de gestion par les plus prédisposés à la violence s'engrèner, en pensant que cela risque de continuer come ça, sans aucune proposition par les actes de vivre une autre infrastructure, et que cela favorisera surtout la droite anti-écologique.

Je dis souvent que "je suis SDF" - pour illustrer cette anomalie - je pratiques une vie écologiquement cohérente et je suis ainsi condamné à la plus forte discrimination - pas pour moi les transports en voiture vers des lieux de lutte contre les mégaprojets - j'irai en vélo ou je n'irai pas. Comme il n'y a aucune logistique réfléchie pour permettre que j'assiste aux événéments prévus, je n'y serai pas. Je ne serai pas aux grandes réunions nationales, ni aux pourparlers entre les groupes, jusqu'à ce que l'on constate la richesse humaine du lieu où je suis.

Une logistique réfléchie est: des lieux de stockage, des lieux d'hébergement et de travail utile, sur le chemin. Le transport écologique ne commence à faire du sens que lorsqu'on fait des provisions, pour les gens, pour dormir sur place, sur le parcours, sinon c'est juste la mobilité des riches et oisifs. Actuellement, les seuls voyageurs qui arrivent à tenir ont des camions. Les cuisines populaires ont des camions - les festivales sont des vraies fêtes de l'hyperconsommation, possibles seulement parce que les camions transportent toute l'infrastructure, laissant rien de durable après, pire que les Jeux Olympiques. Les services à la personne ont des véhicules, tout ça coûte un bras. Même pour les véhiculés, les endroits où ils peuvent se garer sans être importunés se réduisent à peau de chagrin. C'est un peu évident, lorsqu'on y réfléchit - un camion prend de la place et nécessite un accès véhiculaire, dès qu'il y en a beaucoup cela représente un grand problème. Une simple présence humaine nécessite peut-être cent fois moins d'empreinte au sol, surtout parce qu'on utilise l'infrastrcture sur place.

La proposition de circuits que je maintiens est une simple évidence générique pour résoudre ces problèmes. Mes écrits, sur https://inecodyn.fr donnent plusieurs exemples de ces techniques, appliqués à différents contextes. J'invite cordialement à qui veut, par exemple, à m'accompagner sur la Dourbie, entre Nant et Millau, avant de nous réunir le 3-6 août sur le Larzac, vous pouvez le lire sur le site cité, puisque j'ai déjà fait la reconnaissance, 4 ou 5 fois, l'automne passé.

Si je ne présente pas toujours bonne mine, c'est que j'en ai marre de l'hostilité répétitive des activistes, vivant à la campagne, qui n'ont aucune intention de délaisser leurs voitures et tracteurs, leurs portables ou leur biocoop et qui ne veulent pas de "ZAD" chez eux. Soit. Mais qu'ils ne se réclament pas du mouvement écolo, dans ce cas. Ce mouvement est actuellement bourré de groupes d'amateurs de la nature qui ne parlent même pas des aspects sociaux humains. Qu'ils ne se réclament pas écolos, dans ce cas: l'écologie est sociale! Ce n'est que lorsque le peuple possède l'écologie, dans ses pratiques quotidiennes, que l'on a des chances de s'en sortir. Nous sommes la nature qui s'éveille.

C'est le paradoxe auquel on ne veut pas faire face. L'écologie a déjà souffert des revers énormes, parce qu'elle s'est associée avec le Nazisme, via l'eugénisme. Si l'écologie peut de nouveau devenir une force politique, ce sera parce qu'elle propose des solutions pour l'ensemble de l'humanité - des modes de vie qui permettent à tous de vivre, y inclu les autres êtres vivants. La conservation de la nature, par contre, n'est pas la conservation des humains. Au pire, cela devient une politique d'exclusion des humains, pas très différent des politiques d'exclusion des réfugiés, des immigrants, etc. Dans ce cas, le mouvement écolo sera un mouvement d'élite et plutôt à droite, comme à présent. On le voit, par exemple, dans le soutien apporté aux indigènes au Brésil ou dans le Chiapas - si seulement il y avait autant de soutien pour les pauvres des bidonvilles d'Amérique Latine - qui ont besoin de terres pour vivre !

Vous pouvez supposer que j'en sais quelque chose. Ici, à Montpellier, cela a été presque impossible de trouver un lieu stable de travail et de contact, à travers les réseaux activistes. En été, cela devient à peu près impossible. Je cherche, tout simplement, à en témoigner - on a besoin d'utiliser plus efficacement l'infrastructure existante, qui reste vide une bonne partie du temps. Les problèmes de logement actuels sont le résultat du non-partage équitable de ces ressources habitables, plus abondantes que jamais, mais réservés à l'usage ou non-usage exclusif des classes moyennes-supérieures. Tout endroit occupé par un humain, d'ailleurs, est, de fait, un lieu de vie. Face à la sécheresse et la canicule, nous devons tous jouer notre part.


On 04/07/2023 17:17, inecodyn wrote:
> Via les liens donnés aux articles, je tombe sur ce paragraphe, dans un article de Reporterre ( https://reporterre.net/Repute-sur-Protonmail-a-livre-a-la-police-des-informations-sur-des-militants-climat ) , citant un responsable de la Quadrature du Net :
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> L'association de défense des libertés la Quadrature du net juge l'affaire [Protonmail] révélatrice : « Le milieu militant doit désormais réfléchir profondément à ses usages du numérique , dit à Reporterre Arthur Messaud, juriste au sein de l'association. Pendant longtemps, on a invité les militants à se former au chiffrement, à trouver les meilleurs hébergements mais aujourd'hui on s'interroge &r aquo; ;. Face à l'arsenal policier et au renforcement de la répression, les activistes doivent, selon lui, « désapprendre à se croire en sécurité sur internet même s'ils pensent avoir de bons outils. On devrait plus faire attention à ce que l'on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle. »
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> Je signale que ce propos est celui que j'ai essayé d'avancer à quelques reprises maintenant. Il faut apprendre à se parler de vive voix, et être en capacité de se déplacer, physiquement, pour ce faire, si nécessaire. Sinon, à quoi bon, les groupes locaux?
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> Le rôle de circuits reguliers est de permettre le regroupement habituel, le contact avec la population du lieu, l'échange et l'association libre, sans se trahir, mais au contraire en raffermissant les liens de proximité.
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> C'est plutôt un problème à rebours, donc. Dans la mesure que l'on réussit à retisser un réseau "securisé" basés sur l'échange numérique et téléphonique, on ne laisse plus passer de l'information à n'importe qui. Il devient même assez difficile de s'auto-informer. On a en particulier un problème avec les rencontres en présentiel, qui est une autre manière de dire que l'on a du mal à concentrer suffisamment de gens sur chaque chantier physique. On s'envoie plusieurs petits messages de dernier moment, pour vérifier qui va où, sur les mailing lists!!!
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> Là où il e st dit que l'"On devrait plus faire attention à ce que l'on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle", c'est de cette réflexion que je parle - comment fluidifier l'information qui court, sans téléguider des forces hostiles sur chaque réunion, chaque tentative de désobéissance civile?
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> C'est sur ce "comment faire" sans numérique que je me centre, il y a un vrai hygiène de vie à intégrer. Sans téléphone portable et accès internet personnel, je me rends compte que suis exclu des réseaux de communication - c'est-à-dire qu'aucune provision est faite pour des gens dans mon cas, qui est vu comme exceptionnel et hors normes. Donc on est bien loin du but, si par ses propres méthodes internet-dépendant, on marginalise le plus ceux qui pratiquent ce qui est préché. Je note, par exemple, que le groupement "Changeons le système, pas le climat", n'est accesible que par ceux qui acceptent les cookies de Facebook!
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> Beaucoup de ceux qui n'ont pas de téléphone vont quand même vivre en groupes physiques sociaux où il y a un accès fiable aux réseaux sociaux numériques, en cas de besoin, ce qui n'est pas le cas pour des nomades sans téléphone. Les lieux physiques sociaux de rassemblement sont ouvert très peu, et pour d'autres raisons que pour servir de "café du coin" - pour l'événémentiel, pour les réunions de chaque assoc., sur des horaires différents. Les réunions peuvent vite entrer en conflit ou se dupliquer. La situation devient illisible, obligeant à l'usage, la dépendance, même, sur l'internet pour s'informer et remplir son emploi du temps.
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> Les instruments d'une autre époque, les marchés hebdomadaires et le journal sur un support non-numérique, localement généré, deviennent de nouveau pertinents.
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> La clandestinité et le chiffrement favorisent la constitution de groupements qui, justement, ne sont pas transparents, ne doivent de compte à personne et qui, dans le pire des cas, sont pénétrés, pour assurer leur innocuïté ou créer des contre-exemples, ou des coups montés. De les utiliser en première ligne de communications est donc de se tirer une balle dans le pied, au niveau de la transparence du mouvement.
>
> Pour cela, je fais ma part pour essayer de rendre légitime le débat général sur de telles problématiques, une tâche nécessaire pour la confiance de chacun dans les valeurs que sa participation est en train de faire naître. Le soutien plus général de la population, basé sur la confiance, est à ce moment-là atteignable.

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