mardi 27 juin 2023

Conducteur de l'Ô


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Il y a assez d'eau pour tous sur cette planète, même un sur-plein, elle est gorgée d'eau.

quelques images
Aqueduct et pergola du Péyrou.Jean Moulin.sunset

Il y a assez d'eau pour tous sur cette planète, même un sur-plein, elle est gorgée d'eau. C'est sa rédistribution et sa qualité qui posent problème. Le capital "eau", il est accaparé par les plus riches, séquestré et capté comme un trésor dormant par les barons des mégabassines, barrages et centrales.

Mais, en principe, il y en a largement assez pour tout le monde. Avec la chaleur montante du climat, l'atmosphère a une capacité d'absorption d'eau qui augmente, il y a donc un mouvement global d'eau vers l'atmosphère, des sources liquides - eau salée, eau douce, eau dans le sol, envers son état gazeux. Il y a plus d'évaporation et plus de précipitation, pas de problème de pluie donc, globalement, même si son dynamique, les orages, les cyclones, tornades et épisodes de grèle, s’intensifient, l'énergie globale contenue dans le système météorologique ayant augmentée.

C'est la où ça tombe et là où ça ne tombe plus qui posent problème, surtout. Et encore, ses "qualités", qui se perdent, eau douce, saumâtre, eau vivante, eau morte, eau liquide, eau libre, eau adaptée et intégrée à la vie (organismes du sol jusqu'à nous-mêmes, 90% eau).

Comme on le voie, l’eau a sa propre bio-diversité. Elle a toute une gamme de « manières » d’intégrer les écosystèmes, elle a ses « qualités » et ses « états ». De la vapeur à la glâce, plus elle est saturée en sels et minéraux, moins elle est douce. L’osmose est une pratique dont se sert la vie pour récupérer de l’eau douce à son usage. Cette fabrique des éléments clés de la vie, elle dépasse l’échelle industrielle, elle a toujours été globale, elle est notre usine collective à gases, à oxygène, à dioxide de carbone, à nitrogène, méthane ...

Alors qu'est-ce qui se passe, pourquoi parlons-nous de sécheresse, de températures intolérables, de moustiques, de désertification, d'érosion, de sources et de rivières qui se tarissent, et de bassins et de bassins versants entiers qui s'assèchent, ...?

Il se peut que les gens ne sont pas encore mis à penser à ce qu'ils peuvent FAIRE, du bas vers le haut, sur ces problèmes d'eau. Parce que, tout simplement, on a l'habitude que les autorités publiques et privées "gèrent" l'eau, pour nous. Eh bin, si c’est une question de gestion, il y a quelques petites lacunes, vu les résultats.

Tout est à une échelle plus grande, sans détails, sans spécificité. La raison est simple. On ne s'est pas encore engagé avec le problème et on ne sait RIEN de comment faire encore, à l'échelle sociale humaine. Nous avons à réinventer toute une culture, une hygiène de vie, par rapport à l'eau, et en peu de temps.

Et si l’on essayait nous, de gérer ?

Une situation que l'on va essayer de commencer à rémédier. Parce qu'il y a plein de choses que nous pouvons faire, dans le détail, qui sont à l’antithèse du modèle industriel présent. On ne parle plus du tout de la tuyauterie et des réservoirs. Pourquoi ? Parce que le « partage des eaux » est le principe même de l’opération. On n’essaie pas de séquestrer l’eau, la mettre dans des pipelines, enveloppée d’acier, de plastique, de caoutchou et du béton, en privant le milieu naturel de tout contact. On la partage. La non-artificialisation des sols est tout-à-fait basique, dans cette équation.

  • Construire et entretenir des mares,
  • créer des espaces ombragés et des tunnels de vent rafraichissant
  • créer des haies et des accidents de terrain pour éviter le déssèchement causé par le vent
  • attraper la rosée, avec des couches de végétation adaptées à ces tâches
  • créer des espaces "sous forêt" où les arbres peuvent réguler l'humidité

Le cumul de toutes ces interventions, le résultat, c'est un paysage moins aride et plus humide. La condensation (rosée) ou la précipitation (pluie) auront tendance à être localement sensibles à ces « ilôts et couloirs verts », parce qu’ils créent des différences thermiques plus fortes, en maillons plus denses, ce sont des changements microclimatiques qui, cumulés, créent des changements macro-climatiques et qui favorisent une précipitation et une humidité plus élévées.

  • Il faut agir en faveur du vivant. Une mare d’un ou quelques mètres cubes permet d’établir un écosystème de « prédateurs de moustiques », pour faire simple, à toutes les stades du cycle de vie des moustiques, tels que les larves de libellules, les amphibie. Toute cette biomasse augmentée contient elle-même plus d’eau, comme la bosse d’un chameau. Le sol se repeuple d’organismes (c’est le fameux humus) et peut de nouveau jouer son rôle dans l’accumulation d’eau et le cycle de la vie, ce qu’on appelle « l’écosystème, une entité avec plusieurs facettes, …
  • il y a plusieurs manières de créer des espaces ombragés et frais, mais la mare profonde ou le puits profitent déjà de la géothermie, pour maintenir des températures relativement stables, bien plus basses que la température ambiente en été, bien plus hautes en hiver. En été, la couche froide reste en bas, dans ces déclivités, il y a un taux réduit d’échange thermique.
  • Pour capter l’eau qui s’évapore d’une mare imbriquée, on encourage des arbres et des buissons et des graminées autours et au-dessus. Cela permet aussi d’éviter le rechauffement de l’eau par insolation directe. C’est ce qu’on peut appeler « des accidents de terrain et des haies ». S’il y a des rigoles qui alimentent la mare, elles seront également protégés de l’exposition directe au soleil, l’été, par des herbes et des arbustes (la ripisylve).

Plus vivant et plus biodiverse que ne peuvent jamais être le paysage de champs et de vignobles industriels dénués, des véritables passeoirs hydriques, qui vident nos terres de leur vies, ou de nos routes, des couloirs d'assèchement, un système tellement hydriquement inefficace que nous sommes obligés à vider les nappes, vider les sources, pour compenser notre incompétence grossière collective par rapport à l'usage de l'eau actuel.

Une autre version de cet écrit se trouve ici:
Conducteur de l'Ô

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