jeudi 30 novembre 2023

Élucidation du projet « refaire le monde/ça fait mal »

Selon mon informateur (ex-cloun), le loyal et l'auguste, c'est un duo comique (en anglais c'est le fouteur de gueule et le straight man, celui qui ne comprend pas la blague), une combine qui permet la modélisation par le jeu entre ces deux positions, d'un "dialogue", même s'il y en a un au moins qui est sourd (et les deux généralement muets).

Dans ce cas, les Augustes, c'est ceux qui ne pratiquent pas l'écologie pure, s'inventent des raisons pour justifier leur inaction ou « petits pas », les gens, quoi, alors que le Loyal, il fait tout, socio-écologiquement, au pied de la lettre. Il demande que les Augustes le soutiennent, puisque s'ils soutiennent des gens qui font comme ça, ils soutiennent la naissance et l'épanouissement d'une véritable infrastructure écologique.

Le message passe par un mélange d’humour et de mise en scène burlesque, avec le projet "refaire le monde/ça fait mal". C’est un spectacle nomade qui se joue sur les marchés ou dans les salles polyvalentes sur le chemin, une réalité-fiction improvisée. Cela donne une enveloppe matérielle qui permet aux écolos pur jus de se faire accompagner et entraider par la société civile.

Un interlocuteur de Toulouse m’a dit :

" J'étais à la manifestation contre l'A69, il y a quelques semaines et j'étais effondré du nombre de voitures présentes. Les actions contre l'A69 sont fortement dépendantes des voitures, même si quelques vélos se sont insérés dans les actions. Comme si c'était impossible de faire autrement. Même après avoir dit que je ne voulais que me déplacer à pied, des personnes me proposaient quand même des transports en voiture."

Il s'est sans doute déplacé de Toulouse en train, pour le gros du chemin, pour cheminer à pied sur place. S'il y avait eu des gîtes de passage, il aurait pu tout faire à pied. C'est deux jours, limite trois, de marche ou de vélo. Si les activistes de Toulouse et ailleurs avaient vraiment pensé "écologie", on aurait eu des milliers d'activistes à marcher ensemble, à converger, et beaucoup de couverture médiatique. Une démonstration dans les actes du nouveau monde de transport doux inclusif que l’on propose.

Ce n’est pas embêtant de vivre une partie de sa vie sur des longs chemins si l’on se trouve avec des gens qui font les choses en mobile, mais c'est embêtant si l’on ne rencontre que des gens qui n'arrivent qu'à penser en statiques. S'il y a une infrastructure qui reçoit, décemment, des gens qui se déplacent habituellement à vélo et à pied, de manière régulière, on crée aussi l'infrastructure nécessaire pour assembler des forces agissantes écologiques sur toute la surface métropolitaine. Cela parce qu'ils sont déjà mobilisés, leurs communications et besoins basiques sont déjà configurés pour ce genre de vie et pour s’engager dans des chantiers et des actions écologiques.

Donc, ... là ou on dit qu’il faut "faire des tests, savoir bien expliquer, trouver des contacts diffuseurs", le texte ci-dessus répond à l'une des demandes, directement, il explique le projet d’infrastructure humaine « refaire le monde/ça fait mal ».

Ensuite, il n'y a rien de mieux que l'expliquer par le faire ensemble, ou bien par faire l'un des ingrédients statiques ( créer un gîte de passage, un lieu de stockage, un chantier de création de jardin vivrier, un stand régulier sur un marché hebdomadaire ) qui interagissent avec le composant "mobile" (nomades, vacanciers productifs, cantonniers mobiles ), aidant à les rendre opérationnels. Les contacts diffuseurs s'établissent de cette manière, ils se branchent sur les moyens de communication qu’ils trouvent sur le chemin, ils ont aussi leur propre média. C'est flexible, ça s'adapte à chaque milieu. On arrive ainsi à intégrer l'explication et on la fait sienne.

Par contre, comme le texte cité ci-dessus le démontre, il est très difficile de changer les habitudes des gens, même ceux qui militent pour la cause. La meilleure manière, généralement, comme pour les phobies, c'est une thérapie cognitive où on arrive à leur faire intégrer, par des échanges verbales et des passages physiques à l'acte (familiarisation) et au moins une répétition du pire, à intégrer de nouvelles routines dans leurs gestes quotidiens possibles. Par exemple, pour un arachnophobe, on parvient à faire qu'il ne tue pas toute araignée qu’il voit, qu’il laisse courir sur sa main un tarantula ( ou au moins à proximité de sa main), sans flancher.

Ici, c'est le fait de créer une opportunité pour des gens qui vont trouver tous les prétextes sous le soleil pour, par exemple, ne pas marcher jusqu'à Castres de Toulouse, sans savoir où ils vont dormir, à le faire quand même, ou au moins créer les gîtes de passage, ateliers V-Libre, etc. nécessaires pour ceux qui le font. C’est donnant donnant.

Petite logistique, grand impact positif.

Faite à Florac en Lozère le jeudi 30 novembre 2023
https://ecowiki.inecodyn.fr/?elucide_Ca_Fait_Mal

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