mardi 9 mai 2023

Pépinière - fiche technique


cahier de charges – modalités

Pépinière

La première fonction de la Pépinière en tant qu’organisme est l’« Accueil-Orientation » des gens qui y passent. Cela en guise d’appui logistique aux autres nœuds sur les circuits de la partie « Fourmilière ». La Pépinière est une base qui sert à créer des circuits de rédistribution. La Pépinière comprend un lieu de stockage et de fourniture, avec des ressources humaines et matérielles à disposition. On cherche à maintenir en tension positive, sur une trentaine de parcelles, une centaine de personnes en engagement régulier. Celles-ci peuvent s'assimiler à plusieurs modules ou parcelles semi-autonomes (voir ci-dessous) qui font naître des logiques combinatoires – c’est-à-dire qui peuvent se ressourcer et se renforcer mutuellement.

Le cadre est un lieu de vie qui contient une vraie pépinière, des jardins, des plantes et une architecture qui donne toute sa place au vivant – qui fait face aux fréquentes crises écologiques et sociales que nous subissons. La crise de l’eau et la canicule étant les plus importantes, actuellement.

modules au choix :
  • cafeteria et permanence accueil, plus un « marché » ou « bourse », une fois par semaine
  • pépinière au sens propre – des plantes, de l’aménagement de terrain, etc.
  • atelier vélo / entretien, pour le transport sur les circuits
  • lieu de stockage, de réception et d’expédition
  • nœud dans un réseau de « woofing » urbain et périurbain
  • base pour une cuisine populaire ambulatoire, fondée sur la récupération et la transformation
  • numérique – ateliers, formations, aide
  • expérimental et créatif – fanzine, commission d’articles, conférences, recherche, etc.
  • Réemploie et transformation de matériaux de récupération et de matière première tel que le compost ou les produits d'élagage

La Pépinière est conçue pour canaliser, concentrer et multiplier les forces de proposition d’alternatives écologiques. Il y a donc le pan pédagogique et même ludique, où on encourage des vrais experts universitaires, artisanaux et autres à co-construire des expériences et des projets, à co-inventer de nouvels objets et de nouvelles manières de voir … Le monde matériel du physique et le monde sensoriel du vivant se font ainsi bons compagnons.

Structure sociale

Le dessin est modulaire. Comme dans un potager ouvrier, il y a des parcelles (des modules), allouées à des personnes morales (associations, individus, familles, etc.) pour leurs activités. De cette manière on crée un reflet de ceux qui sont là, dans les alentours, à l’intérieur de la Pépinière. La société civile autour de la Pépinière la défend et alimente, en savoir faire et en personnel, et réciproquement.

L’un des critères, pour être le titulaire d’une parcelle, est de pouvoir mettre à disposition des personnes pour aider dans l’équipe rotatif d’accueil, réception, orientation, … au rythme d’une fois par mois. Les parcelles peuvent varier en taille et en fonction, des larges surfaces pour la production de légumes, des petits espaces presque symboliques, qui donnent « lieu d’être là » aux livreurs sur les circuits urbains-périurbains dont la Pépinière fait partie.

Cela permet une flexibilité, une adaptabilité au contexte – aux circonstances locales – rural ou urbain, spacieux ou serré, bâti ou non-bâti, dont la Pépinière se veut un modèle à émuler. Pour atteindre assez vite nos buts climatiques et de biodiversité, il nous faut ce genre de modèle qui peut maintenir sa forme et sa cohésion, en croissance rapide et en multiplication de savoirs et de compétences rapide.

Modèle économique :

Ressources humaines :

Des mots comme « service civique », « stage », « formation », « apprentissage » viennent au bout des lèvres. Chacun donne un cadre légal et économique pour justifier la présence et les actes des participants. Dans ce cas, la Pépinière présente un cadre, comme un terrain de jeu, un bâtiment dûment assuré, etc., potentiellement sous l’équivalent d’une appellation de « lieu d’expérimentation écologique » Ce cadre est au service des divers acteurs qui s’occupent déjà de l’administration et de l’encadrement, dans leurs structures en dehors de la Pépinière, mais aussi dans leurs modules, leurs parcelles sur place.

La plupart des activités amortissent leurs propres frais d’entreprise – la cafeteria – à prix libre ou prix fixe, la cuisine pop. qui promeut le travail de préparation / transformation de ce que l’on mange ensemble, ou bien la collecte et transformation d’osier … en paniers, prêts à la vente ou à l’échange.

L’idée, plus que d’avoir un modèle « employés, bénévoles, bénéficiaires », est d’un modèle où chacun peut trouver son compte, où par la rémunération en argent, ou par le bénéfice qu’il soustrait de l’infrastructure et des opportunités de socialisation active qu’elle apporte.

Un bail, des baux

Le bail définit à la fois les termes de l’occupation du sol et l’usage qui en est fait. Le bailleur administratif, qui peut être une association locale ou autre personne morale, fait l’interface administratif vis-à-vis l’extérieur, tandis que les règlements intérieurs sont délibérés par un corps qui est composé, le mieux qu’on peut, des intérêts actifs locaux et des occupants parcellaires (les modules).

Le pouvoir exécutif de jour à jour se fait à travers un gardiennage (personne ou équipe référente), aidé par l’équipe rotatif d’accueil / orientation.

Exemple synthétique des termes du bail, …

Bail de 12 ans (renouvelable)
  • aménagement "bio" du terrain
  • création d’habitat, vergers, bassins
  • provision en fruit, légumes, produits transformés, main d’œuvre

Rappel déontologique

Le cadre opératif – le critère du succès du projet, est le bilan écologique net positif de l’opération. C’est à la fois le but le plus simple et le plus difficile à réaliser. On essaie d’éliminer l’usage et le recyclage de toute matière industrielle, préférant la récupération et l’usage de matières produites et transportées non-industriellement. On vise sérieusement à diviser par plusieurs fois l’énergie consommée par chaque personne sur le projet, en accord avec les buts définis par le GIEC et par notre gouvernement.

Là où on est, en quelque sorte, obligé de faire avec, si l’on veut participer à une société industrielle et à jamais numérisée, on revisite la problématique, en essayant de réduire au maximum notre dépendance industrielle, en le remplaçant par une interdépendance avec notre proche environnement.

Actuellement, les divers acteurs, numériques, paysagisme, maraîchage, recyclage, activistes, sociaux, alimentaires, qui s’attaquent à différents aspects de la même problématique sociale et écologique, ont des difficultés à fonctionner ensemble, et il y a un déficit structurel de représentativité des biosciences, dans leur intégration avec les sciences sociales, lors des décisions clés – c’est un secteur qui a besoin de croître, énormément, si l’on veut faire face aux enjeux écologiques.

Actuellement, on peut, par voie d’exemple, dans une ressourcerie ou une recyclerie largement subventionnée par l’état, trouver 19 mécaniciens formés pour un seul jardinier. Il ne faut pas être surpris de voir que les décisions qui s’ensuivent sont moulées par ce fait démocratique.
C’est la justification pour tenter un pas de côté, dans lequel on fait autrement, où on donne la priorité au vivant, au jardinage, avec le but d’adapter la pratique des autres métiers à ces critères, surtout.

L’aspect « Fourmilière »

Il a été dit, depuis le début de ce document, que la fonction primaire de la « Pépinière » est l’Accueil-Orientation, le service aux autres, pas le « self-service ». Il faut s’imaginer qu’on est dans un lieu qui est en grande partie un lieu de transit, un peu comme une gare, mais sans transport machinal, où l’intérêt des « voyageurs » est très signifiant. Comme dans un hôtel de tourisme, mais de tourisme toujours productif, plutôt « auberge » ou « gîte de passage ».

Pour autant, l’une des premières activités du lieu, c’est d’établir des liens de cotravail à profit mutuel avec d’autres lieux, comme par exemple des maraîchers en périurbain, en induisant des relations de travail et de transport hebdomadaires – des circuits.

Cet écrit peut se retrouver sur le sous-domaine http://ecowiki.inecodyn.fr qui a été inauguré spécifiquement pour venir en appui au projet « inecodyn » (infrastructure écologique dynamique), dont la Pépinière est actuellement le fer de lance.

Vous pouvez trouver déjà des pages sur divers sujets associés à ces projets, n’hésitez pas à nous contacter sur « contact@inecodyn.fr  », à nous envoyer des articles et des commentaires, des offres de synergie et de co-travail.

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